Une plante hélophyte (du grec helos, « marais », et phytos, « plante ») est une espèce hygrophile, se développant dans les substrats gorgés d’eau (vase, limon, tourbe) mais dont les bases des tiges sont le plus souvent non immergées (saules, peupliers, Carex, Iris d’eau). Elle se distingue des hydro-hélophytes, plantes semi-aquatiques dont les tiges feuillées et les fleurs sont au-dessus de l’eau (joncs, roseaux, Massette, Jussie des marais)1.
Les hélophytes sont typiquement les plantes de marais2 qui prospèrent dans les ceintures végétales des zones humides ; ce sont des plantes typiques d’écotones.
Les plantes amphiphytes quant à elles supportent d’avoir des racines immergées ou non
En zone froide et tempérée ce sont des plantes dont le développement saisonnier est très marqué.
Elles passent l’hiver sous forme de rhizome riche en réserves énergétiques, puis sont capables d’une croissance très rapide au printemps et en été.
Ces plantes jouent un grand rôle dans les écotones de cours d’eau lent et de masses d’eau stagnantes, en complexifiant et épurant l’environnement physique qu’elles colonisent (production d’oxygène, décolmatage et aération des sédiments par la croissance (y compris hivernale) du rhizome, lequel sert aussi de support à des microorganismes symbiotes ou non, qui avec les racines participent au cycle des nutriments, à la rétention et à la stabilisation de la matière organique2 et du substrat. Elles diminuent ainsi la turbidité de l’eau et freinent la remise en suspension des particules sédimentées, au profit du phytoplancton et du zooplancton qui bénéficient alors à plus grande profondeur de la lumière solaire5. Elles épurent dans une certaine mesure et dans les limites de leurs capacités de croissance le milieu des excès d’azote et de phosphore en intégrant ces nutriments dans leur biomasse, qui pour partie sera consommée par des animaux herbivores ou des organismes décomposeurs.
En présence de polluants non biodégradables, elles peuvent jouer un rôle dans la bioconcentration ou biomagnification et bioturbation du milieu, notamment en présence de mercure avec, en condition plutôt anaérobie des racines, la production par les bactéries de méthylmercure très toxique 6, qui peut être plus ou moins provisoirement stocké dans les pores du sédiment7.
Elles fixent les berges instables et permettent à de nombreux animaux de se cacher d’une partie de leurs prédateurs ; sous l’eau et dans l’air, elles offrent en effet un refuge à diverses espèces d’invertébrés aquatiques, de poissons, de reptiles et d’amphibiens, d’oiseaux et à quelques mammifères8. Elles participent à la construction des tourbières et jouent donc un rôle important en matière de puits de carbone.
Des cultures d’hélophytes sont aujourd’hui aussi très utilisées pour stabiliser certaines berges contre l’érosion hydrique (technique de génie écologique ou génie végétal13, pour filtrer (ex : sur filtre à sable planté d’hélophytes14) et épurer des eaux pluviales15,16 ou des eaux usées, en fin de cycle de lagunage naturel, pour épurer des eaux polluées par certains métaux lourds (chrome par exemple17) ou encore pour le séchage de boues d’épuration18. Elles sont alors plantées (rhizomes) ou semées19 pour mieux assurer leur diversité génétique.
Acorus calamus ‘variegatus’ (Acore odorant panaché)
Le feuillage panaché de crème est très décoratif, d’environ 90 cm de hauteur. La plante offre de belles touffes à souche rhizomateuse qu’il est préférable de cultiver en bac en divisant la touffe tous les trois ans.
Peut s’installer à l’ombre ou au soleil en sachant que le panachage sera plus beau au soleil et dans les plans d’eau calmes ou avec un léger courant.
La plante est rustique avec la souche hors gel et peut �tre immergée entre –15 et –5 cm.
Elle peut �tre attaquée par les limnés (gastéropodes aquatiques), mais sans conséquence importante.
Aponogeton distachyos (Épi d’eau, Aubépine du Cap) (famille des Aponogetonacées), originaire d’Afrique du Sud et bien acclimatée en Europe
Sa particularité est de fleurir de octobre/novembre jusqu’en mars et de disparaître presque complètement ensuite, au moment où les autres plantes prennent le relais.
Elle aime les situations ombragées surtout l’été. Elle est donc très intéressante car elle peut occuper les espaces libres ombragés alors que la plupart des espèces immergées aiment le soleil et fleurissent l’été.
Plante à souche bulbeuse. Les feuilles sont lancéolées, flottantes, vert foncé.
Elle donne de très jolies fleurs blanches qui se dressent de quelques centimètre hors de l’eau. Résiste au froid, si les bulbes sont plantés
à 20 cm de profondeur.
Le semis se fait de façon naturelle dans l’eau, en surface avant de s’enraciner au fond. Dès que les premières feuilles des jeunes plantes apparaissent, il suffit de les récolter et de les mettre en pot.
Plantation de 20 à 60 cm dans l’eau dans un substrat assez riche. Lui donner une pastille d’engrais type osmocote avant l’automne.
Parasites et maladies : les limnées (petits escargots d’eau douce) aiment son feuillage.
Caltha palustris (Souci des marais, Souci d’eau) (famille des Ranunculacées)
Plante très commune dans l’hémisphère nord dans les prairies humides et marécageuses. Elle forme une touffe arrondie de feuilles cordiformes luisantes portées par des tiges creuses dressées ou rampantes et radicantes. Jolies fleurs jaunes d’or rondes de 3 à 4 cm en mars/avril. Il en existe de nombreux cultivars à fleurs doubles ou fleurs blanches. Elle offre une excellente résistance au froid. Peut �tre plantée
à mi-ombre.Caltha palustris et Hippuris
La multiplication se fait par division des touffes ou semis. A planter sous 5/6 cm d’eau dans un substrat riche et humifère.
Elle est sensible aux pucerons et, par forte chaleur, elle peut �tre marquée par de l’oïdium.
C’est une plante intéressante pour les bords de bassin car elle couvre bien le sol et elle annonce vraiment le printemps au bassin.
nota : attention aux enfants, la plante est vénéneuse.
Equisetum hibernale (Pr�les d’hiver) (famille des Equisétacées)
Cette plante est un hybride d’espèces originaires d’Amérique du Nord. Il existe actuellement plusieurs hybrides, tous aussi graphiques et décoratifs. Sa souche est rampante et ses tiges émergées peuvent atteindre 1,80 m de haut. Elle ne craint pas le froid et se plante à mi-ombre en zone marécageuse, ou sous quelques centimètres d’eau au soleil. Le substrat doit �tre à tendance acide.
Hippuris vulgaris (Pesses d’eau, Pin aquatique)
Très jolie plante rhizomateuse traçante dont les tiges dressées d’un vert frais ont l’aspect d’un sapin de Noël qui dépasse d’environ 30 cm la surface de l’eau lorsque la plante est acclimatée dans moins de 50 cm d’eau.
Les fleurs blanches sont insignifiantes.
Dans une eau plus profonde, les tiges ne dépassent pas à la surface et elle est considérée comme une vraie plante immergée.
Comme toutes les plantes immergées, elle est oxygénante et nettoyante.
Il faut la planter dans de la terre. Dans un plan d’eau naturel, la lester d’une pierre s’il y a de la terre au fond, ou la cultiver en bac pour les petits bassins, au soleil ou a mi-ombre en eau calme.
Elle se multiplie par division des touffes et reste longtemps en place.
Iris japonais laevigata (famille des Iridacées), originaire du nord-est de l’Asie
C’est un rhizome rampant portant des feuilles de 3 à 4 cm de large et dont les touffes sont moins denses que celles de l’Iris pseudocarus et s’adaptent mieux aux bassins petits et moyens. Les fleurs sont bleues (certains cultivars sont blancs) en juin, larges d’environ 8 cm. Il existe un cultivar à feuilles panachées très décoratives. La touffe demande une exposition ensoleillée sous 2 à 10 cm d’eau. La plante craint le calcaire mais résiste bien au froid.
Iris de Kaempfert et Ensata
Ces deux iris japonais se ressemblent au point qu’ils sont souvent confondus. Les iris de Kaemphert sont des hybrides d’Ensata.
Les fleurs des Ensata atteignent 80 cm de haut et sont violet pourpre de 6 à 8 cm de large. Celles des Kaemphert sont plus grosses, aplaties et de couleurs variables. Ces fleurs apparaissent en juin.
Ces iris se plantent en sol riche, tourbeux à tendance acide, dans des berges humides, gorgées d’eau. On peut les planter dans très peu d’eau, mais ils seront plus sensibles au froid.
Ils forment de très belles touffes, longtemps décoratives par leurs feuillages, que l’on divise pour les régénérer.
Iris pseudocarus (Iris des marais) (famille des Iridacées)
Très commun dans les zones d’eau calme. Ses rhizomes sont épais et ses touffes peuvent atteindre
1 m de haut. Ils donnent des fleurs jaune vif de mai à juillet. Très rustique.
Plantation du rhizome dans l’eau jusqu’à 30 cm de profondeur dans un sol à tendance légèrement acide. Il peut également se planter en terre toujours humide. Il vaut mieux éviter de le planter en bac, sauf s’il est à l’abri des vents forts, compte tenu de sa hauteur et de sa compacité. Division régulière des rhizomes ou semis.
Iris versicolor (Iris d’eau, bleus) (famille des Iridacées)
Originaire d’Amérique du Nord, il a de nombreux cultivars, tous déclinés dans les tons bleus/violet pour les fleurs de taille moyenne qui apparaissent en mai/juin.
La touffe fait environ 50 à 60 cm de haut et donne des feuilles dressées souples.
Préfère une terre riche et limoneuse, mais est très facile de culture. Accepte la mi-ombre.
Se plante dans 5 à 10 cm d’eau. Se multiplie par division des touffes et semis. Pas de maladie particulière mais en milieu naturel le ragondin est son principal prédateur.
Menthe aquatique (famille des Labiées)
Trop aromatique pour �tre utilisée en cuisine, mais elle est tout aussi envahissante et rustique. Elle peut coloniser sans problème toutes les zones humides et pousse jusqu’à 60 cm sous l’eau. A cultiver de préférence en pot pour limiter son extension.
Ses feuilles vertes, peuvent se colorer de pourpre. Elle donne des fleurs rose lilas, regroupées en capitules de juillet à septembre et se développe grâce à ses stolons.
Peut �tre plantée aussi bien au soleil qu’à l’ombre et est très rustique. Elle est sensible aux pucerons.
Myosotis des marais (Myosotis palustris, Oreille de souris) (famille des Borraginacées), originaire de l’hémisphère nord
Petite plante vivace à souche rampante et feuilles vert pâle, sessiles et d’aspect charnu.
De nombreuses petites fleurs semblables à celles des myosotis terrestre, bleu cobalt, apparaissent de juin à août sur des hampes de 10 à 20 cm de hauteur.
Les myosotis acceptent la mi-ombre et sont d’une très bonne rusticité. Les touffes se reproduisent par division ou par semis.
La plante supporte bien d’�tre sous quelques centimètres d’eau ou dans de la bonne terre humide ou en alternance
Cyperus longus (Papyrus d’Europe, Souchet odorant), originaire d’Europe et du nord de l’Afrique
Plante formant une touffe légère et portant de longues tiges émergées pouvant atteindre 1 m de haut, portant en bout des ombrelles vertes brillantes et des épillets minces aplatis en septembre/octobre, de couleur rouge brun. Se plante en pot entre 1 et 10 cm sous l’eau.
Contrairement au papyrus égyptien, ce papyrus supporte des températures de –5°, voire plus s’il est mis en pot immergé pour l’hiver, les racines hors d’atteinte du gel, à une profondeur de 30 à 40 cm.
Pontédéries (Pontederia cordata) (famille des Pontédériacées), originaire d’Amérique du Nord
Pontedaria cordata
Belle plante vigoureuse au feuillage dont l’extrémité est cordiforme, vert luisant.
Les fleurs apparaissent de mai à septembre, de couleur bleue et sont regroupées en épis de 6 à 8 cm de long. Bonne rusticité sous nos climats (jusqu’à –15°). Aime les situations ensoleillées mais supporte la mi-ombre. A planter entre 5 et 30 cm d’eau dans une bonne terre. Elle peut �tre attaquée par des araignées rouge et les pucerons.
C’est une plante indispensable dans un bassin, m�me petit, dans un container assez grand (minimum 40 cm de diamètre). Si possible, rempoter tous les deux ans pour renouveler le substrat.
Ranunculus quatilis (Renoncule aquatique, Grenouillette) (famille des Renonculacées), originaire d’Europe
Plante vivace polymorphe dont les petites fleurs blanches s’épanouissent en mai/juin à la surface de l’eau. Les feuilles submergées sont divisées en lanières, les émergées sont réniformes. Elle préfère les situations ensoleillées et se multiplie par division des touffes et se plante entre 5 et 60 cm sous l’eau selon la sous-variété, en pot avec une bonne terre aquatique :
– Ranunculus flammula ou Petite Douve (15 à 40 cm de haut) sous quelques centimètres d’eau,
– Ranunculus lingua ou Grande Douve (60 cm à 1 m de haut) sous 10 à 60 cm d’eau.
Elle peut supporter quelques pucerons sur les feuilles flottantes.
Sagittaria japonica (famille des Alismatacées), plante indigène en Europe
Feuilles pétiolées, sagittées assez large. Elle produit des fleurs blanches verticillées par trois sur une panicule de 10 cm avec des étamines jaunes.
Culture jusqu’à 5 à 30 cm d’eau, sans problème, à exposition ensoleillée. Reproduction par le pied mère qui donne des petits tubercules qu’on peut récolter dans la vase en mars/avril et replanter. Elle est très sensible aux pucerons.
Il existe une sagittaire sagittifolia, plus délicate à cultiver mais dont les caractéristiques diffèrent peu et qu’il est préférable de laisser aux grandes pièces d’eau.
Thalia dealbata (famille des Marantacées), originaire de l’est des États-Unis
Grandes feuilles lancéolées vert glauque pouvant atteindre 2 m de haut. Elle donne des inflorescences regroupant des petites fleurs bleu violet qui se dressent au-dessus du feuillage, juillet à septembre.
Plantation à exposition ensoleillée et sous 10 à 40 cm d’eau. Dans les hivers rigoureux, il est conseillé de la descendre d’un palier (40 cm). Demande un sol riche : mettre de l’engrais type osmocote au printemps si elle est cultivée en pot, ce qui est conseillé.
Typha angustifolia et latifolia (Massettes communes) (famille des Thyphacées), originaire des zones tempérées à chaudes de l’hémisphère nord
Ce sont des plantes très rhizomateuses et stolonifères, à réserver aux grands bassins, qui peuvent atteindre 2 à 2,50 m de haut et qui donnent en août des massettes plus ou moins brun clair ou foncé selon la variété qui diffèrent seulement par la finesse des feuilles, toutes deux vert glauque et la nuance de couleur des massettes.
La plantation se fait en terre marécageuse ou sous 5 à 20 cm d’eau. Elles sont sensibles aux pucerons.
Thypha minima (Massette naine), originaire d’Europe, devient rare
Beaucoup plus adaptée aux bassins de jardin, c’est une plante stolonifère d’environ 60 cm de haut, au rhizome fin, avec des feuilles très minces à port dressé.
Les massettes apparaissent en mai, elles sont de forme globuleuse, brunes de 3 à 4 cm de diamètre.
Plantation en zone marécageuse ou sous 5 à 10 cm d’eau, en situation ensoleillée en conteneur pour limiter son extension.
Elle est sensible aux pucerons.